Poésie

 

LES LARMES DE TON CORPS


Tu avais peur de ne pas me voir grandir

Moi, je ne t'ai pas vu vieillir

J'étais celui qu'on n'attendait plus

Avec courage, tu as assumé ma venue

En ce temps-là, espérance de vie n'était pas si grande

Combien de tes larmes se sont répandues ?

Mais qu'importe, tu avais un nouvel espoir à mener dans la vie

Cette vie que tu m'as donné, c'est plus que de la vie...

Chaque jour, tu m'as vu grandir dans tes sourires

Pour chaque jour, qui t'ont laissé vivre

Jusqu'au jour ou, tu as eu le double de mon âge

Toi qui m'a eu à quarante-deux ans

Il était devenu grand ton petit ange

Tu vois les larmes de ton désespoir

On finit par écrire une belle histoire

Je me souviens encore de tes câlins

Même si maintenant, ils sont loin

Ici bas, chaque chose à une fin

Tu as rejoint le pays des anges

Dans mes souvenirs rien ne changent

Avec la force de ton amour

Tu m'as vu grandir chaque jour.


Thierry SCHMALTZ


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JE T’ATTENDS


Notre amour n’a pas vécu

Il n’a pas survécu

A la jeunesse

De notre tendresse

Ta voix est morte

Dans ma tête qui la porte

Nous étions pourtant heureux

Tous les deux

Mais aujourd’hui la pluie

Tombera jusqu’à la nuit

Et moi je resterai là

A attendre ton pas

Mais combien de pluies

Combien de nuits

Se sont écoulés

Depuis qu’on s’est aimé

Notre amour s’est envolé

Et il ne reste que nos pensées

Notre tendresse

A perdu son ivresse

Et moi je voudrais bien pleurer

Mais on ne m’a pas appris a pleurer

Aujourd’hui la pluie

Tombera jusqu’à la nuit

Mais, j’ai reçu ta lettre

Que j’ai lue sur la fenêtre

Le soleil ma réchauffé le cœur

Comme notre ancien bonheur

Mais demain la pluie

Tombera jusqu’à la nuit

Mais aujourd’hui il fait beau

Et ta lettre me tient chaud

Elle me demande de revenir

Notre exil va finir

Elle me demande de revenir auprès de toi

De te prendre dans mes bras

Et dans tes bras je vais pleurer

Même si on ne m’a pas appris à pleurer.


Thierry SCHMALTZ


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DES VAGUES DANS LA TETE


Elle a des vagues dans la tête

Comme les vagues de ses cheveux

C'est les même rêves d'enfant

Elle voyait des océans

Du haut de ses falaises

Que la pipe sur le côté

Lui racontaient de vieux marins

Elle aussi elle partira

Sur son grand bateau blanc

Avec toutes ses voiles dehors

Revoir par ses yeux d'enfant

Tout ce qu'on lui a raconté

Son père est resté là-bas

Entre une île et un port

Une tombe vide attend son corps

Mais la mer garde ses amants

Des vagues grandes comme des maisons

Où la mer rencontre le ciel

Et les hommes leur destinées

Elle sait que là-bas plus haut au nord

Navigue des montagnes de glace

Et que pendant la pleine lune

Tous les marins oubliés

Viennent chanter leur épopée

C'est ce que disent les anciens

Mais la mer garde ses mystères.


Thierry SCHMALTZ


(Deuxième prix de poésie aux jeux floraux de la lyre d'or à Nîmes 1997)


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MON VILLAGE


Sous un soleil écrasé de lumière

Le village reste endormi dans un songe

Le temps semble s’être arrêté en juillet

Les siècles passés ne l’ont pas encore touché

Il est resté tel que je le revois

Celui de ma jeunesse infidèle

Ici, le temps n’a pas d’importance

Et la vie va au rythme des saisons


A la sortie du village, le cimetière

Un vieux mur et une grille grinçante

Par ici, on ne meurt pas souvent

Une vieille école pour une poignée d’élèves

Qui apprendront à compter sur leurs dix doigts

C’est le même printemps, le même été

La même rosée, les mêmes senteurs

que personne encore n’a voulu gâcher


L’église au milieu de ses brebis

Semble les protéger dans son silence

les maison sont alignées comme dans un champ de foire

Et font leurs histoires sur la grand place

Pour les jeunes, il faudra chercher ailleurs

Vers ces grandes cités de lumières

Là où, les espaces verts sont parqués

Comme un bouquet de printemps entre le béton


Les barbelés découpent le paysage

Pour prouver que l’homme est passé par-là

Le soir, le soleil va embrasser le ciel

Jetant ses derniers feux sur une terre chaude

Un long silence semble absorber le temps

On entend les cloches du village voisin

La nuit sera calme comme chaque soir

C’est la paix des hommes en liberté.


Thierry SCHMALTZ


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MAMAN D'AMOUR


Le temps a compté ses années

Elle sommeille assise devant la télé

Qu'elle n'entend presque plus

Qu'elle ne voit presque plus

Entre deux songes, son esprit vagabonde

Elle revient dans d'autres mondes

Ses souvenirs remplacent ses jambes

Tout son passé revient en trombe

Le temps a grignoté ses dernières forces

La maladie dans sa prison l'enfonce

Il ne te reste que peu de choses

On ne meurt pas dans l'apothéose

Tes amies se font rares

Je suis ton dernier rempart

On n'a plus besoin de toi

Mais qui sait combien on te doit ?

Tu as toujours été là

Tu n'as jamais baissé les bras

Tes enfants savent-ils combien il te doivent ?

Combien tu as été brave

Tu as su recoller les morceaux

Quand dans nos vies tout partait en lambeaux

Du berceau jusqu'à aujourd'hui

Tu as secouru nos vies

Ta vie est sur le tard

Il ne te reste plus beaucoup de bonsoir

Je sais qu'un jour tu partiras

Ton destin achevé tu nous quitteras

Au moment du partage

Serons-nous vraiment des sages ?

Pour quelques poignées d'euros

Mais qu'avons-nous eu de plus beau ?

Ton amour en héritage ?

Nos années qui t'ont pris de l'âge ?

Tu m'as donné ce que tu avais de plus beau

Ton amour qui me tient chaud

Et tant pis si les autres n'ont rien compris

Tu as façonné avec ton amour mon paradis

Aujourd'hui, ta vie n'est pas finie

Aujourd'hui, tu vis

Maman, tu m'as donné le jour

C'est à moi à mon tour, de te donner de l'amour.


Thierry SCHMALTZ


Premier prix de poésie en 2005 : Aux jeux floraux de la lyre d'or, fleur d'Acanthe à NIMES (30)

Premier prix de poésie en 2005 : Les SCARPONALES à DIEULOUARD (54)

Vidéo «23ème Printemps des Poêtes de Saint-Avold 2021» (3’09’’)

Textes : Thierry Schmaltz

Société des Poètes et Artistes (SPAF)

Grand Prix Georges CHELON de la chanson poétique

Premier Prix :

M.Thierry SCHMALTZ (57590 Delme) pour sa chanson :

« Tends-moi la main » dont il est l’auteur, la musique étant de

Pierre SERRUYA et l’interprétation de Jack SAUTI